31 mars 2021 à 15:48

NEFFIES, BOUCLE DES CROZES- Dimanche 28 Mars 2021

 Il est 8h45 lorsque les 13 randonneurs répartis en 2 groupes quittent le parking de la mairie de Neffiès, la journée est très ensoleillée. Nous reconnaissons au loin le pic du Vissou (fait l’année dernière) et le mont Saint Baudille. Après 4 km nous arrivons à une grosse bâtisse en ruine qui était autrefois l’église et le moulin de Tibéret. L'église Sainte Marie était déjà mentionnée en 1174, mais il n'en reste que les murs principaux. Seul, subsiste un chapiteau de la nef, et nous pouvons voir l'année 1837 gravée sur la clé de voûte de l'entrée principale. A cette époque-là, l'édifice avait été transformé en exploitation agricole, un four à pain est implanté dans un local annexe. Pour accéder au moulin il faut contourner le grand bassin qui permettait de stocker l'eau pour alimenter les trois moulins situés en-dessous, descendre par un escalier très raide dont les marches inconfortables semblent être d'origine. Les parois naturelles qui surplombent le chemin et l'escalier sont tapissées de concrétions étonnantes qui semblent avoir figé la végétation dans un linceul minéral de couleur grisâtre, l'ambiance des lieux est empreinte de mystère. Le moulin a été construit sur 3 étages, nous découvrons l'entrée légèrement dissimulée par la végétation. L'intérieur est constitué d'une pièce voûtée qui abrite encore deux meules, l'une dormante en partie inférieure, l'autre tournante placée au-dessus, elles sont aujourd'hui complètement soudées par le phénomène de calcification. Je passe ma tête par une petite ouverture au fond la pièce et je découvre avec admiration une salle dont les parois sont recouvertes de coulées de calcaire vert/ocre/beige d’une grande beauté. Le moulin situé en-dessous et qui fonctionnait en cascade par rapport au premier est inaccessible.

Nous poursuivons notre chemin, traversons le petit hameau de Lauriol et par un agréable sentier en sous-bois nous arrivons (avec une impression du bout du monde) au pittoresque hameau des Crozes. L’église St Marin remonte à l’an 900, les voûtains et arcs de l’abside témoignent d’une réfection au XIIIème et XIVème siècles, sa toiture en lauze lui donne un aspect imposant. Nous remontons la ruelle étroite bordée de maisons en pierres jusqu’au four communal. Pendant longtemps il a été un lieu de rencontres et d’échanges entre les habitants, vers 1930 la fabrication du pain s’éteignit peu à peu et le four est tombé dans l’oubli. En 1994, il a été restauré et remis en valeur. Nous traversons ensuite une belle forêt et descendons vers le lac de Peyne, le sentier et les coteaux sont recouverts de coronilles et de laurier tin, ce qui donnent un magnifique tapis printanier. Nous faisons notre pause pique-nique au bord du lac, Valérie et Jocelyne ne résistent pas à l’appel de l’eau…. Ce lac d’une superficie d’environ 40 ha est né du barrage construit en 1986 pour réguler les crues de la Peyne affluent de l’Hérault.

Nous arrivons rapidement à l’église romane de Vailhan derrière laquelle est blottie « l’auberge du Presbytère » classée 1 étoile sur le guide Michelin.  La jeune cheffe Amélie Darvas  achète l’auberge de l’ancien presbytère du 17e siècle. Elle pratique la permaculture et offre une cuisine authentique, riche en saveurs. Chez Aponem (autre nom de l’auberge), on plante, on récolte, on cuisine et on sert. Un grand parking avec des tables de pique-nique peut accueillir un grand nombre de touristes, en contre-bas, les eaux d’écoulement du barrage forment  un joli lac aménagé. Après avoir traversé le village de Vailhan, sur un rocher calcaire presque à pic se dressent les ruines de l'ancien château dit « Lou Castela ». Il ne reste de cet ancien manoir que quelques pans de murs et une citerne, nous grimpons jusqu’au sommet où se dégage une vue magnifique sur les alentours. Un sentier raide nous conduit à présent au sommet d’une autre colline où se dresse une grande statue : « la Vierge de l’Assomption ». Nous traversons le plateau avant la descente vers Neffiès. Dans le bois de Bousquet se trouvent les vestiges d’une ancienne mine à charbon avec un puits impressionnant.

Le département de l’Hérault renferme deux bassins houillers celui de Graissessac et celui de Neffiès-Roujan qui date de 1776.

En 1874, les mines de Neffiès ne produisent déjà plus que d’insignifiantes quantités de charbon. Les travaux seront arrêtés quatre ans plus tard et les équipements transportés à Graissessac. Malgré deux tentatives de relance en 1897 et 1900, c’est l’abandon définitif des mines de Neffiès et la fin de l’activité industrielle du village.

Neffiès fondé aux alentours de 900 est un joli village en "circulade" autour de son château. Il reste beaucoup de bâtiments anciens, de petites ruelles, une peinture murale trompe l’œil, une ruelle en voûte, une fontaine et une église médiévale.

Il est 17h lorsque nous arrivons à nos voitures. Nous avons marché 18,6km avec 700m de dénivelé. Nous apprécions les pâtisseries et boissons offertes par chacun.

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