26 juin 2018 à 17:43

PRADELLES CABARDES- le 24 Juin 2018

Nous sommes 18 randonneurs guidés par Elise pour cette boucle sur les hauteurs de Pradelles. Il est 9h30 lorsque nous traversons la digue du joli lac de Pradelles, l’antenne du Pic de Nore domine au-dessus de la forêt et un grand ciel bleu annonce une très belle journée. Autour du lac quelques pêcheurs tentent une jolie prise.

Nous prenons un sentier ombragé, puis nous longeons le ruisseau de l’Arnette et arrivons rapidement à la première glacière, une dizaine de mètres plus loin à une seconde (voir explication des glacières en bas de page). Un joli panneau signé « Lous camins de Pradellos » nous indique le sentier qui monte vers la voie romaine, dans le ruisseau nous pouvons déjà distinguer les traces de charrettes. Nous marchons en forêt au milieu des fougères et de quelques digitales avant d’arriver sur le plateau dominé par une série d’éoliennes. La vue se dégage soudain en nous offrant un large panorama sur la vallée de Cabrespine, la crête du Pas de Montsarrat, au loin les cimes enneigées des Pyrénées. Cette crête est recouverte de fleurs champêtres : bruyères, marguerites, œillets, Seneçon jacobée, anthémis….Après une courte descente rocailleuse nous voilà au Pas de Montsarrat où la voie romaine et les traces des charrettes sont très visibles. Nous rejoignons la piste en contrebas qui nous conduit 3km plus loin à un carrefour de chemins. C’est à l’ombre de la forêt de pins que nous faisons notre pause déjeuner. En redescendant sur Pradelles des centaines de papillons volettent sur les cistes et autres fleurs en faisant leur parade nuptiale. C’est au petit restaurant du lac que nous nous désaltérons et dégustons les gâteaux maison.

Nous avons parcouru 14km avec un dénivelé de 380m.

 

Les glacières de Pradelles-Cabardès sont d'anciennes glacières constituées de fosses semi-enterrées construites au XIXe siècle. Elles servaient à la fabrication et au stockage de pains de glace en vue de leur commercialisation.

Le village de Pradelles-Cabardès situé à 830 m d’altitude au pied du Pic de Nore sut profiter de ses caractéristiques climatiques pour développer au milieu du XIXe siècle une petite industrie basée sur la fabrication de glace. Les pains de glace, chargés sur des charrettes tirées par des chevaux, étaient livrés dans la plaine : Au sud le carcassonnais et le narbonnais et au nord la région de Mazamet et de Castres. Plus tard, avec le développement du chemin de fer, la glace de Pradelles était livrée dans diverses grandes villes du sud : Toulouse, Bordeaux, Perpignan.

Mais dès le début du XXe siècle avec l’apparition de la glace artificielle, le commerce déclina. La guerre de 14/18 qui réquisitionna hommes et chevaux porta un coup fatal à cette activité. La dernière glacière resta en fonction jusqu’en 1927.

Les glacières de Pradelles sont inscrites au titre des monuments historiques en 1986.

Une glacière est constituée d’une grande fosse cylindrique d’un diamètre de 8 à 10 m et d’une profondeur équivalente. Un mur de pierre bâti contre les parois habille le puits ; il s’élève au-dessus du sol de 2 à 3 m. Le toit à 2 pans en ardoises est supporté par des arcades en pierre et une charpente en bois. L’édifice comprend aussi 2 portes au niveau du sol : une pour le remplissage de la neige et l’autre pour l’évacuation de la glace. Un petit canal d’écoulement est situé au fond de la glacière pour évacuer l’eau issue de la fonte de la glace.

La neige issue des congères était déversée dans la glacière, puis tassée pour chasser l’air et la rendre la plus compacte possible. Le remplissage se faisait en plusieurs fois en fonction des chutes de neige en cours d’hiver. Une fois la glacière pleine, on recouvrait la neige de feuilles sur une hauteur d’un mètre afin d’assurer une isolation maximale.

L’été venu, la glacière était ouverte, le tapis de feuilles enlevé, et la neige-glace placée dans des moules cylindriques pour donner des pains de glace qui pesaient 50 kg. Une fois démoulés les pains étaient placés sur une pièce de tissu en toile de jute appelé « bourra » cousue aux 4 coins pour le rendre hermétique.

Les caravanes de charrettes partaient de nuit chaque semaine sur « la route de la glace » pour alimenter les glacières de la plaine en particulier Vinassan, Fleury, Ouveillan, Cuxac qui avaient leur propre glacière ou directement chez  les commerçants de denrées périssables et les cafetiers.

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